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Une jeunesse en révolte contre le “coup de force” présidentiel.

 Des milliers de lycéens ont rejoint les manifestations contre le "coup de force" présidentiel. À Paris, la jeunesse s'est mobilisée en masse, déterminée à prendre la tête de la contestation. Mais ce mouvement marquera-t-il le début d'une vague de protestations encore plus large ?


300 000 personnes (chiffre des organisateurs) ont manifesté partout en France contre le “coup de force” du Président de la République (voir nos deux derniers articles: Michel Barnier, ancien député LR, devient premier ministre, et : Emmanuel Macron a exclu la possibilité d'un gouvernement NFP, les lycéens descendent dans la rue.). 

Nous avons suivi la manifestation parisienne où 160 000 manifestants (chiffre des organisateurs) ont défilé de la place de la Bastille à celle de la Nation, un tracé symbolique, rappelant la révolution de 1789.

Rendez-vous fixé à 14h à Bastille. Un très grand camion siglé "Nouveau Front Populaire" attend les manifestants, et plusieurs membres de l’organisation y mettent déjà l’ambiance devant un groupe symbolique (avec des représentants et militants de chaque groupe organisateur). Le groupe est très sécurisé, avec un service d’ordre important. Le camion n’avance pas et la foule grandit tellement que la place de la Bastille commence à saturer.

À 14h20, la manifestation part en direction de Nation. Manès Nadel, président de l’Union Syndicale Lycéenne (premier, avec l’Union Étudiante, à avoir appelé à cette manifestation), prend la parole sur le camion prévu à cet effet. Le représentant est acclamé, la majorité des manifestants autour du camion le connaissent depuis le mouvement contre la réforme des retraites. Manès Nadel parle pendant 5 minutes : dès le début de son discours, le représentant lycéen rappelle que les dernières élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale ont eu lieu il y a deux mois. En haussant le ton, il dénonce un “coup de force”, terme qu’il utilise fréquemment depuis ces deux mois. Il relate ensuite l’ensemble des actions du gouvernement durant cette période et leurs répercussions sur “les pauvres, les étudiants, les lycéens…” et déclare que “c’est le début de la fin du processus démocratique”. Il justifie l’appel de son syndicat, affirmant que “c’est à la jeunesse d’être à l’avant-garde de la contestation”. Manès Nadel continue en critiquant le nouveau Premier ministre comme un “vieux réac”. Selon lui, “cette mobilisation est la première de beaucoup d’autres”, et “nous sommes prêts à bloquer les lycées”. Il poursuit avec plusieurs allusions à la puissance du peuple à entrer en révolution (discours en vidéo en cliquant ici).

À la fin de son discours, Manès Nadel reprend sa place au centre de la banderole de tête du cortège. Jean-Luc Mélenchon (président du parti de gauche : La France Insoumise), accompagné de Rima Hassan (députée LFI) et Manon Aubry (députée européenne LFI), est acclamé par la foule. Mélenchon se dirige directement vers Manès Nadel et échange quelques mots avec lui. Il salue d’autres représentants, puis revient vers lui quand le représentant lui souffle quelques mots à l’oreille.

Jean-Luc Mélenchon monte ensuite sur le camion pour faire à son tour un discours. En tout, il parle pendant un peu plus de 12 minutes, durant lesquelles le cortège est à l’arrêt, et il conclut en déclarant : “le peuple entre en révolution” (discours disponibles ici). 

Le cortège redémarre. Pendant ce temps, un groupe de quelques centaines de jeunes manifestants, principalement des lycéens cagoulés, s’est formé et avance de façon désorganisée. Chaque manifestant semble assez perdu. Derrière, une fanfare de gilets jaunes met l’ambiance devant le camion des prises de parole. Derrière ce camion, la foule est très importante, mais aucun autre camion ou groupe n’est présent. Tout est assez désorganisé, ce qui rend l’atmosphère plutôt silencieuse. Certains critiquent la manifestation comme étant « la plus guez que j’ai faite ».Pourtant, cette manifestation a réuni un très grand nombre de participants.

Entrerons-nous dans un grand mouvement de contestation avec des grèves, blocages et manifestations dans les semaines à venir ?

Michel Barnier, ancien député LR, devient premier ministre