Emmanuel Macron a exclu la possibilité d'un gouvernement Nouveau Front Populaire (NFP), malgré le succès électoral du NFP lors des législatives anticipées. En réponse, LFI a proposé une motion de destitution, bien que ses chances de succès soient faibles. Des syndicats lycéens et l'Union étudiante ont appelé à manifester contre la décision du président, avec un soutien croissant de diverses organisations. Une manifestation est prévue le 7 septembre à Paris, mais une partie de la gauche se distancie en raison de l'implication de LFI.
H.M
Après plusieurs consultations à l'Élysée avec la Gauche et d'autres camps politiques, Emmanuel Macron a publié un communiqué le lundi 26 août au soir, dans lequel il exclut l'option d'un gouvernement NFP (Nouveau Front Populaire), affirmant qu'il serait « immédiatement censuré par l'ensemble des autres groupes représentés à l'Assemblée nationale ». Cette décision intervient alors que le Nouveau Front Populaire (NFP) ait arrivé en tête des dernières élections législatives anticipées avec 182 sièges à l'Assemblée nationale. Normalement, au vu de la logique constitutionnelle ce succès électoral aurait conduit le président à nommer un ou une Premier ministre issu de cette majorité, mais il a refusé de le faire.
LFI (La France Insoumise) a rapidement réagi en annonçant le dépôt d'une motion de destitution, qui, si elle est adoptée par les deux chambres parlementaires (Assemblée nationale et Sénat), entraînerait la destitution du président et la convocation de nouvelles élections. Cependant, cette motion a peu de chances d’être adoptée, car le NFP ne dispose pas de la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
L'USL et le SNL (syndicats lycéens) ont immédiatement condamné ce qu'ils qualifient de « coup d'État démocratique » et ont appelé séparément les lycéens à se mobiliser massivement dans les jours à venir. Ces syndicats insistent sur le devoir de citoyenneté des lycéens face à cette situation politique, l'USL affirmant que « la jeunesse ne doit pas se laisser faire ». Le syndicat souligne son attachement à la « préservation de la nature républicaine des institutions françaises » et appelle la jeunesse à « prendre la tête d'une grande mobilisation démocratique ».
Le mardi 27 août, des négociations en vue de la formation du futur gouvernement ont débuté à l’Élysée. Le même jour, l’Union étudiante et l’USL ont appelé à une manifestation massive le samedi 7 septembre. LFI, les Jeunes Écologistes et le Planning Familial ont rejoint cet appel. Le soir même, Manes Nadel, président de l’USL, est intervenu sur BFM TV pour rappeler les faits, relayer l’appel à la manifestation du 7 septembre et dénoncer un « coup de force » de la part du président. Un chroniqueur lui a demandé : « Vous y allez fort, c’est un putsch d’Emmanuel Macron ? », ce à quoi Manes Nadel a sèchement répondu : « J’ai dit coup de force parce que c’en est un, je n’ai pas dit putsch parce que ce n’est pas un putsch ». Il a ajouté que l’USL appelle non seulement à « descendre dans la rue » contre la décision du président de la République mais aussi contre « ce qui se profile », selon lui. Il a également déclaré que Macron devrait “laisser faire la démocratie”. Il a enfin critiqué certains ministres démissionnaires qui continuent de prendre des mesures alors qu'ils sont censés se limiter aux « affaires courantes ».
Le média militant Cerveaux non disponibles a également appelé à la mobilisation le 7 septembre. À notre connaissance, deux groupes lycéens indépendants, ceux des lycées Racine et Henri-IV à Paris, ont relayé cet appel et invité les lycéens de leurs établissements à se mobiliser le 7 septembre.
L’Union Pirate Lycéenne, syndicat lycéen minoritaire, a aussi relayé l’appel à manifester par une vidéo ainsi qu’un communiqué dans lequel le syndicat réutilise le terme de « coup de force ».
La CAVAL (Coordination Lycéenne de Toulouse) a également soutenu cet appel à la manifestation, tout en utilisant les termes de « Révolution » et « précipitons la fin de l'empire ». La coordination affirme vouloir « destituer l'empereur Macron de ses fonctions ».
Assez tardivement, le MNL et le SNL ont également relayé l’appel à manifester, le MNL ayant utilisé le terme de monarchie pour décrire le pouvoir exercé par le président de la République actuellement.
François Hollande, ancien Président de la République et actuel député du NFP, a écarté l’option d’une « alliance avec le centre » ce mercredi 28 août, après avoir été reçu par Emmanuel Macron à ce sujet.
Depuis le lancement de cet appel à la manifestation par l’USL et l’Union étudiante, de nombreuses organisations et associations se sont jointes aux organisateurs et ont prévu des manifestations dans plusieurs villes de France.
La manifestation parisienne devrait partir de Bastille à 14h puis se diriger vers Nation. Une partie importante des militants de gauche a toutefois annoncé qu’elle ne rejoindrait pas les manifestations en raison de l'implication de LFI dans leur organisation.
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