Alors que, selon les organisateurs, 150 rassemblements sont prévus partout en France ce samedi 7 septembre pour dire "Stop au coup de force d’Emmanuel Macron", le président de la République a nommé Michel Barnier au poste de Premier ministre cet après-midi, 51 jours après la démission du gouvernement Attal.
Alors que la participation aux élections législatives avait atteint 66,7 % au second tour le 7 juillet, chiffre record depuis 1997, et ce après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée le 9 juin par Emmanuel Macron, le président nomme un Premier ministre issu du groupe Les Républicains (LR), alors qu’ils n’arrivent qu’en quatrième position avec seulement 39 sièges contre 178 pour le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives.
Dans cette Assemblée sans majorité absolue (289 sièges sur 577), le président de la République déroge à la tradition de nommer un Premier ministre issu de la formation politique arrivée en tête, alors que le nom de Lucie Castets avait fait l’unanimité au sein du NFP, mais a été officiellement rejeté par Emmanuel Macron le 26 août, ce qui a déclenché les appels à manifestation de la part de l’Union Syndicale Lycéenne (USL) et de l’Union Étudiante.
Cet après-midi, les réactions ne se sont pas fait attendre. Lucie Castets affirme dans Mediapart que "C’est une décision qui va à rebours de la logique de nos institutions. Il est très problématique qu’Emmanuel Macron ait pris autant de temps pour arriver à cet aboutissement, qui s’explique très difficilement au regard du résultat des législatives. Je ne vois pas comment nos concitoyens le comprendraient davantage que moi." Selon Manès Nadel, toujours interrogé par Mediapart, "C’est profondément choquant : on a eu un vote très clair contre Macron et l’extrême droite, et on se retrouve avec un gouvernement Macron qui a le soutien de l’extrême droite. On ne se rend pas encore compte de la portée de cet acte." Par ailleurs, le communiqué de l’USL est clair : "Tant que Michel Barnier sera à Matignon, tant qu’il mènera sa politique antisociale avec le soutien du RN, nous serons mobilisés." "La mobilisation du 7 septembre […] prend aujourd’hui un nouveau tournant."
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